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Diplomacy

Les campagnes électorales au Mexique démarrent et les démocraties résilientes d'Amérique latine

Foule à De Fiesta con Claudia, un événement pour la future candidature présidentielle de Claudia Sheinbaum, à Mexico le 26 août 2023.

Image Source : Wikimedia Commons

by Shannon K. O'Neil , Will Freeman

First Published in: Feb.27,2024

Jul.02, 2024

Lancement des campagnes électorales au Mexique et résilience démocratique de l'Amérique latine

 

Le Mexique entame officiellement sa période de campagnes électorales mettant en jeu l’héritage politique d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO), alors que les démocraties d'Amérique latine, confrontées à une série de nombreux défis, continuent de résister.

 

Les campagnes électorales mexicaines lancées officiellement mettent en jeu l'héritage politique d'AMLO. La période de campagne pour les élections générales du 2 juin a été lancée le 1ᵉʳ mars. Les trois principaux candidats Claudia Sheinbaum, Xóchitl Gálvez et Jorge Álvarez Máynez, ont désormais trois mois pour convaincre les électeurs de leur capacité à présider le pays. Pour l’instant, Claudia Sheinbaum à la tête du parti au pouvoir, devance de plus de vingt points sa principale rivale Xóchitl Gálvez, de la coalition d'opposition. Toutefois, selon la plupart des sondages, cet écart se serait resserré depuis le mois d'octobre.

 

L'avance de Mme Sheinbaum témoigne de sa loyauté envers le président Andrés Manuel López Obrador (AMLO), qui continue de bénéficier d’une forte popularité. Par ailleurs, le président utilise ses conférences de presse quotidiennes et son contrôle sur les ressources de l'État pour appuyer la candidature. Cela de Mme Sheinbaum, ce qui se traduit notamment par l’élargissement du budget de 2024 et par un ambitieux programme de réformes, prévoyant vingt propositions de réformes constitutionnelles et juridiques. En revanche, la campagne de Xóchitl Gálvez peine à prendre son envol en raison d’une coalition politique divisée, d’un accès limité aux médias et d’une stratégie de communication peu coordonnée. Sa campagne semble s'adresser surtout à ses partisans actuels plutôt que de chercher à rallier les électeurs d’AMLO désireux de changement.

 

L'opposition avance des arguments solides. À commencer par les meurtres, soulignant la multiplication des assassinats qui ont atteint un record historique sous le mandat d’AMLO. Cette situation explique en partie pourquoi plus de la moitié des électeurs considère la criminalité comme leur principale préoccupation. Par ailleurs, la faible croissance économique a entraîné une baisse des revenus par habitant comparé depuis le début de son mandat d'AMLO. L'accès aux soins de santé de base, et aux établissements scolaires de qualité s’est détérioré. Par ailleurs, des révélations récentes provenant d'enquêtes américaines, faisant état du financement illicite de campagnes électorales et gouvernementales à hauteur de plusieurs millions de dollars par les cartels de la drogue, remettent en question l’efficacité de la lutte contre la corruption menée par AMLO.

 

Si le scrutin du 2 juin se transforme en un référendum contre AMLO, Claudia Sheinbaum pourrait bien prendre ses fonctions le 1ᵉʳ octobre. En revanche, si l'élection vise à choisir la candidate la plus apte à faire progresser la nation, Xóchitl Gálvez pourrait alors avoir des réelles chances, notamment parmi les seize millions de Mexicains qui voteront pour la première fois àlors de cette élection présidentielle.

 

Les démocraties d'Amérique latine, confrontées à de nombreux défis, continuent de résister. Pour la huitième année consécutive, l'indice de démocratie 2023 The Economist Intelligence Unit (EIU), montre un déclin de la démocratie en Amérique latine et dans les Caraïbes. Deux tiers des pays de cette région ont vu leur classement chuter. L'Amérique centrale est particulièrement touchée par ce déclin, notamment en raison de l'arrivée au pouvoir de Nayib Bukele au Salvador. En outre, la région est marquée par des niveaux élevés de violence criminelle et par les tentatives d’entraver l'investiture de Bernado Arévalo, le président démocratiquement élu. Ainsi, au Guatemala. Le Chili est passé du régime des « démocraties complètes » à celui des « démocraties imparfaites ». Ce recul est attribué à une diminution perçue de la culture politique démocratique, marquée par une "« préférence accrue pour le recours aux experts ». Le Brésil aussi a été rétrogradé et est passé au régime des "démocraties imparfaites", en raison d'une baisse de la participation politique et des libertés civiles.

 

La démocratie au Chili et au Brésil a été particulièrement mise à l'épreuve. Au Chili, les citoyens ont participé à deux référendums pour voter une nouvelle Constitution. Les deux fois, les propositions de nouvelles Constitutions, jugées trop radicales, ont été rejetées. Dans l'ensemble, les Chiliens ont accepté pacifiquement les résultats des votes. Au Brésil, les trois branches du gouvernement brésilien ont défendu la démocratie lorsque des partisans de l'ancien président Jair Bolsonaro ont envahi le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême. Malgré la baisse du revenu par habitant, des inégalités de plus en plus marquées, une violence notoire et un État de droit plus fragile, l'Amérique latine et les Caraïbes se classent encore parmi les régions les plus démocratiques du monde. Elles se placent juste derrière l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest, des régions qui, bénéficient pourtant de plus grandes richesses.

 

First published in :

Council on Foreign Relations, Inc.

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Shannon K. O'Neil

Shannon K. O'Neil est vice-présidente, directrice adjointe des études et chercheur principal Nelson et David Rockefeller pour les études sur l'Amérique latine au Council on Foreign Relations. Elle est une experte du commerce mondial, des chaînes d'approvisionnement, du Mexique, de l'Amérique latine et de la démocratie.  

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Will Freeman

Will Freeman est chercheur en études sur l'Amérique latine au Council on Foreign Relations (CFR). Son travail se concentre sur l’État de droit, la corruption et le crime organisé en Amérique latine, ainsi que sur les relations entre les États-Unis et l’Amérique latine. Ses écrits ont été publiés dans Foreign Affairs, le New York Times, The Economist, le Journal of Democracy, le Washington Post et Americas Quarterly, où il rédige une chronique mensuelle.  

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