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Diplomacy

L'Espagne reconnaît l'État palestinien et réaffirme son amitié avec Israël malgré le génocide à Gaza

Pedro Sánchez

Image Source : Wikimedia Commons - Nebojša Tejić/STA

by El Salto

First Published in: May.28,2024

Jul.08, 2024

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont été applaudies par les autorités palestiniennes pour leur geste, mais la semaine écoulée a mis en évidence la détermination des sionistes à anéantir toute possibilité d'un véritable État palestinien.

Pedro Sánchez a confirmé aujourd'hui ce qui avait été anticipé depuis près d'une semaine : la reconnaissance de l'État palestinien. Selon ses propos, cet État “devrait être viable, unifiant la Cisjordanie et Gaza par un corridor, avec Jérusalem-Est comme capitale et sous l'autorité de l'Autorité nationale palestinienne” a-t-il déclaré. Le président a également cherché à calmer les tensions avec l'opposition sioniste et à dissiper les préoccupations concernant le soutien présumé au Hamas. Il a souligné que : “cette décision ne vise personne, et surtout pas Israël, un pays ami dont le respect est mutuel et avec lequel nous souhaitons entretenir les meilleures relations possibles. Cette décision reflète notre rejet catégorique du Hamas". La confirmation officielle de la reconnaissance de l'État palestinien sera faite après son approbation par le Conseil des ministres. Le partenaire de la coalition gouvernementale, "Sumar", a salué cette avancée tout en rappelant que d'autres mesures sont encore nécessaires. Notamment celles d’un embargo sur les armes, la suspension des relations diplomatiques, le soutien aux mesures de la CIJ et à la dénonciation de l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, le 28 mai 2024, marque une étape diplomatique importante alors que l'Espagne, la Norvège et l'Irlande prennent des mesures pour soutenir le peuple palestinien. L'Irlande s'apprête à reconnaître l'État de Palestine à l'issue d'un débat parlementaire prévu dans la journée. Cette décision conjointe des trois pays européens, annoncée mercredi dernier le 22 mai, s'ajoute au soutien déjà exprimé par 144 autres nations à l'État de Palestine dans ses frontières de 1967. Cette reconnaissance s'inscrit dans le cadre de l'engagement en faveur de la coexistence pacifique de deux États souverains, un principe établi par les Accords de Paix d'Oslo de 1993. Cependant, ce principe semble de plus en plus irréaliste au vu des politiques israéliennes de colonisation en Cisjordanie, d'isolement de Gaza et d'appropriation de Jérusalem-Est, des actions qui sapent les fondations d'un État palestinien viable. La reconnaissance par l'Espagne de l'État palestinien, un engagement de longue date du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), coordonnée avec l'Irlande et la Norvège, marque un changement significatif alors que des pays européens. En effet, ces derniers sont traditionnellement alliés d'Israël, rejoignent la position largement adoptée par le Sud global et les peuples colonisés depuis des décennies. En Europe, le processus de reconnaissance de l'État palestinien a été progressif. La Suède a franchi ce pas en 2014, rejoignant ainsi plusieurs pays d'Europe de l'Est qui l'avaient reconnu dès 1988, avant la chute du mur de Berlin. L'exemple de l'ancienne Tchécoslovaquie est particulièrement intéressant : tandis que la République tchèque considère que cette reconnaissance n'est plus en vigueur, la Slovaquie maintient sa décision des années 1980. D'autres États européens, comme la Belgique, Malte et la Slovénie, ont exprimé leur intention de reconnaître l'État palestinien, mais sans préciser de date. Israël, de son côté, n’a pas intérêt que cette tendance ne s’étend davantage. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Khan, a vivement critiqué le gouvernement espagnol sur les réseaux sociaux, l'accusant d'encourager "le meurtre du peuple juif et les crimes de guerre". La décision des chefs de gouvernement de l'Irlande, de la Norvège et de l'Espagne intervient après l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution en faveur de la reconnaissance de l'État palestinien. Appelant ainsi le Conseil de sécurité à admettre la Palestine en tant que membre à part entière, après le veto des États-Unis. Ce geste des trois pays européens a été salué par les autorités palestiniennes. Répondant ainsi à une demande historique et exerçant une pression sur les pays prônant la solution des deux États, mais n'ayant pas encore reconnu la Palestine en tant qu'État. Mais au-delà de sa valeur symbolique, pour l'instant, elle ne semble pas susceptible de changer la réalité du peuple palestinien à Gaza, en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est. En fait, Israël a pris des mesures punitives à l'encontre des Palestiniens, notamment en interdisant au consulat d'Espagne à Jérusalem de fournir une aide aux Palestiniens. De plus, bien que la plupart des États reconnaissent maintenant un État palestinien, cela n'a pas encore conduit à des changements tangibles sur le terrain. Il est important de noter que de nombreux pays ayant reconnu la Palestine sont également des alliés clés d'Israël, comme l'a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez ce matin, mettant en lumière la complexité des relations régionales. Malgré cela, Israël, notamment à travers son ministre des Affaires étrangères, n'a pas cessé d’envoyer des critiques envers l'Espagne, l'Irlande et la Norvège. Outre le rappel de leurs ambassadeurs pour des consultations, Israël a lancé une campagne constante sur les réseaux sociaux, accusant les trois pays de coopérer avec le Hamas, une organisation considérée comme terroriste par Israël et plusieurs autres pays. Entre-temps, la violence contre Gaza et la Cisjordanie s'est intensifiée. Dimanche dernier, Israël a attaqué des camps de réfugiés à Rafah, faisant une cinquantaine de morts parmi les Palestiniens et provoquant l'indignation mondiale devant les images de personnes brûlées vives, y compris des enfants. Ces actes semblent être une réponse à la récente reconnaissance symbolique de l'État palestinien, témoignant de la volonté d'Israël de contrecarrer la création d'un État palestinien viable. Le rapport récent du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met en évidence la tragédie humaine qui sévit dans la région. Il indique qu'un million de personnes ont été contraintes de fuir à nouveau leurs foyers à la suite de l'invasion terrestre de Rafah par Israël le 6 mai dernier. Les chiffres du ministère de la Santé de Gaza sont alarmants, avec plus de 36 000 morts et plus de 80 000 blessés signalés, représentant une proportion significative de la population de la bande de Gaza. Les Nations unies ont averti qu'il faudrait au moins 80 ans pour reconstruire Gaza, soulignant l'ampleur de la destruction et des défis humanitaires auxquels la région est confrontée. Le fait qu'Israël ravage la Palestine ne semble pas préoccuper l'opposition autant que la détérioration des relations bilatérales avec l'État sioniste. Le chef de l'opposition, Alberto Núñez Feijóo, a déclaré que la décision du gouvernement "renforce" le Hamas, tandis qu'Isabel Díaz Ayuso a exprimé un avis similaire en affirmant que "le gouvernement appelle à l'extermination d'Israël et justifie les intentions terroristes du Hamas à son encontre". Elle a ajouté que "les offenses du gouvernement sont continues (...) L'État [d'Israël] ne répondra pas avec des fleurs", après la publication d'une vidéo diffusée par Israël dans laquelle, sur fond de musique flamenco, il est répété que le Hamas apprécie la décision de l'Espagne. Cependant, la reconnaissance de l'État palestinien n'est pas le seul front ouvert contre l'Etat sioniste. Suite à l'ordre de la Cour internationale de justice d'arrêter l'offensive contre Gaza, l'UE a tenu une réunion avec Israël pour la première fois hier. L'UE a également mentionné un outil dont elle dispose depuis le début, à savoir la révision de l'accord préférentiel entre Bruxelles et l'État sioniste. Pendant ce temps, la société civile intensifie ses mobilisations. Hier, des manifestations condamnant les bombardements à Rafah ont eu lieu dans le monde entier, débordant même dans des villes comme Paris. Parallèlement, la dynamique des campements se poursuit. L'action menée hier à l'Université polytechnique de Madrid illustre clairement les liens avec Israël. Ces manifestations remportent de réelles victoires et exposent l'étendue des intérêts économiques et des réseaux d'influence qu'Israël a tissés dans la sphère universitaire. The article was translated and licensed under CC BY-SA 3.0 ES (Atribución-CompartirIgual 3.0 España).

First published in :

Spain recognizes the Palestinian state and reaffirms its friendship with Israel despite genocide in Gaza

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El Salto

Projet journalistique né en 2016 en Espagne. 

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