Provider of in-depth & balanced analysis on hot issues around the world

Vladimir Poutine participle au grand sommet des BRICS sur le conflit israélo-palestinien, qui s'est tenu par vidéoconférence.

Le sommet d'envergure des BRICS consacré au conflit israélo-palestinien tenu par vidéoconférence, a rassemblé d'éminents leaders, dont le président russe Vladimir Poutine, le président de la République fédérative du Brésil Luiz Lula da Silva, le président de la République populaire de Chine Xi Jinping, le président de la République d'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, ainsi que le ministre des Affaires étrangères de la République de l'Inde, Subrahmanyam Jaishankar.

Les États conviés à adhérer à l'association étaient représentés lors du sommet par des dignitaires de premier plan, comprenant le président de la République arabe d'Égypte, Abdel Fattah el-Sisi, le président de la République islamique d'Iran, Ebrahim Raisi, le prince héritier du Royaume d'Arabie saoudite, Mohammed bin Salman Al Saud, le président des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed Al Nahyan, le Premier ministre de la République fédérale démocratique d'Éthiopie, Abiy Ahmed, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, du Commerce international et du Culte de la République d'Argentine, Santiago Andres Cafiero.

* * *

Discours du président de la Russie 

Le Président russe, Vladimir Poutine : Monsieur Ramaphosa, chers collègues, chers amis,

Nous estimons que l'initiative du président sud-africain actuellement à la tête des BRICS de convoquer un sommet pour examiner l'envergure du conflit dans la bande de Gaza est pertinente.

Les milliers de morts et les déplacements massifs de civils, ainsi que le désastre humanitaire en cours dans la région suscitent une profonde préoccupation. Récemment, l'un de nos collègues a évoqué le décès d'un grand nombre d'enfants, une tragédie indescriptible qui prend une dimension particulièrement choquante lorsque l'on constate des enfants subissant des interventions chirurgicales sans anesthésie. Ces situations éveillent incontestablement des émotions intenses. Tout cela découle malheureusement de la volonté des États-Unis de monopoliser le rôle de médiateur dans le processus du règlement israélo-palestinien, bloquant ainsi les initiatives du Quartet des médiateurs internationaux pour le Moyen-Orient.

L'histoire démontre clairement que les tentatives de résoudre le "nœud palestinien" de manière isolée ne sont pas viables et peuvent même être contre-productives. En raison du sabotage des décisions des Nations unies, qui appelait de manière explicite à la création et à la coexistence pacifique de deux États indépendants et souverains, Israël et la Palestine. Plus d'une génération de Palestiniens a grandi dans un climat d'injustice, tandis que les Israéliens ont également du mal à assurer pleinement la sécurité de leur État. 

La position de la Russie demeure cohérente et indépendante des circonstances temporaires. Nous appelons la communauté internationale à unir ses efforts afin de désamorcer la situation, de négocier un cessez-le-feu et de rechercher une solution politique au conflit israélo-palestinien. Les États membres des BRICS et les pays de la région pourraient jouer un rôle crucial dans cette entreprise.

C'est pourquoi il est particulièrement significatif que nos collègues des pays du Moyen-Orient, qui ont été invités à devenir membres à part entière des BRICS cette année, se joignent à notre réunion aujourd'hui. Je voudrais profiter de cette occasion pour saluer respectueusement les efforts qu'ils ont déployés pour essayer de normaliser la situation. Je pense en particulier au sommet de la paix organisé par l'Égypte et au sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique qui s'est tenu en Arabie saoudite.

Il est important de souligner que tous les pays membres des BRICS partagent des positions similaires quant à la nécessité d'aboutir collectivement à une résolution à long terme et durable du conflit israélo-palestinien de longue date.

Cela s'est manifesté lors du vote du projet de résolution en faveur d'une trêve humanitaire à l'Assemblée générale des Nations unies, ainsi que lors des discussions portant sur une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies concernant le processus de règlement au Moyen-Orient. Il s'agit de la première résolution adoptée en ce sens au cours des sept dernières années. Même si cette résolution se limite à un appel en faveur de pauses humanitaires plutôt qu'à un cessez-le-feu complet, nous considérons son approbation comme un pas encourageant dans la bonne direction.

Il est primordial de souligner que de telles pauses humanitaires, et idéalement, un cessez-le-feu complet, sont indispensables pour poursuivre les efforts de libération des otages et d'évacuation des civils ainsi que des étrangers de la bande de Gaza. Je tiens à réitérer ma profonde gratitude envers le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi et tous nos collègues égyptiens pour leur précieuse assistance dans la résolution des multiples défis liés à l'accueil et au rapatriement des citoyens russes ayant quitté la zone de conflit.

Sans aucun doute, l'objectif le plus pressant, selon le consensus général, est d'atteindre une trêve véritablement durable et à long terme. Je partage l'avis de mon collègue brésilien selon lequel il est crucial d'éviter que d'autres États ne soient entraînés dans un conflit au Moyen-Orient, et que le conflit ne s'étende d'aucune manière. Il est tout aussi essentiel de préserver la fragile paix entre les différentes religions.

Dans ce contexte, nous estimons qu'il est particulièrement bénéfique de poursuivre les discussions sur les évolutions ultérieures du conflit israélo-palestinien au sein des BRICS. En l'absence d'objections, chers collègues, nous envisageons d'instaurer d'éventuels échanges, y compris par vidéoconférence sur ces questions au cours de la présidence russe des BRICS l'année prochaine.

Pour finir, le nouveau format de réunions d'urgence en ligne suggéré par le président Cyril Ramaphosa de l'Afrique du Sud semble très prometteur. Il convient de souligner que cette approche ne concerne pas uniquement la résolution des problèmes au Moyen-Orient, mais s'étend également à d'autres questions urgentes d'ordre mondial et régional.

Merci pour votre attention.