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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré aujourd'hui le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le Premier ministre belge Alexander De Croo dans le bureau du Premier ministre Knesset.

Le Premier ministre Netanyahou leur a montré des extraits des images horribles du bureau du porte-parole des FDI et c’est exprimé après coup :

"Nous faisons face à un adversaire d'une nature singulière, un ennemi d'une cruauté et d'une inhumanité particulières.

Ils sont perpétrateurs de génocide. Leur lutte ne vise pas un territoire spécifique : elle vise à éliminer l'État juif, quel que soit son emplacement géographique. C’est explicitement énoncé dans leurs déclarations. Leur charte stipule que si vous trouvez un Juif caché derrière un buisson, tuez-le. Éliminez tous les Juifs. 

Leur objectif va au-delà de la destruction d'Israël. Ils font partie d'un axe de la terreur comprenant l'Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Houthis. Ils profèrent des slogans hostiles envers les États-Unis, qualifiant ce dernier de Grand Satan et Israël de Petit Satan. J'espère que mes propos ne seront pas offensants : c'est une expression utilisée pour désigner un adversaire de taille intermédiaire.

Ils nourrissent une aversion envers notre civilisation libre et aspirent à l'éradiquer. Leur idéologie est déraisonnable. Au XXIe siècle, dans l'ère des Lumières, après la révolution scientifique, et au cours de la progression des droits de l'homme et de la démocratie, cela apparaît comme une idée totalement démente.

Je n’adhère pas au relativisme moral qui suggère que certaines sociétés puissent perpétrer des actes atroces envers les femmes ou les êtres humains, tout en les justifiant comme relevant de leur système de valeurs particulier.

Ce n'est pas simplement une question de système de valeurs, mais plutôt quelque chose qui doit être fermement combattu. L'une des leçons du XXIe siècle est que notre présupposé selon lequel nous pouvons vivre une vie civilisée dans nos sociétés avancées, en recherchant la paix, la prospérité et le progrès, tout en restant à l'écart des actes barbares, ne tient plus. Ces actes barbares réapparaissent dans de nombreux endroits, et si nous ne sommes pas prêts à les affronter, ils auront le dessus. 

Il y a un grand historien que j'admire, un humaniste chrétien américain du nom de Will Durant, qui a écrit, au siècle dernier, "L'histoire de la civilisation". Et il a dit que l'histoire ne favorise pas Jésus-Christ par rapport à Gengis Khan. L'histoire privilégie les plus forts. Vos valeurs morales ne tiennent pas la route si vous n'êtes pas prêts à vous battre pour elles.

Il s'agit là d'un exemple classique de brutalité et de barbarie à l'encontre de la civilisation, reposant sur deux techniques. La première implique de cibler délibérément des civils. Tout le droit de la guerre, le droit humanitaire auquel nous adhérons pleinement, établit une distinction fondamentale. Il trace une ligne au milieu du monde, indiquant d'un côté les combattants et de l'autre les non-combattants. Il est permis de cibler les combattants, voire nécessaire, mais cibler délibérément les non-combattants est strictement interdit, ils peuvent être blessés involontairement. C’est le lot de toute guerre légitime.

Les terroristes cherchent à abolir la notion de culpabilité. Ils proclament que tout le monde est une cible : les jeunes filles qui aiment se rendre à des festivals de musique, des femmes, des bébés, des personnes âgées, même les survivants de l'Holocauste. Ce sont des cibles.  Pour eux, chacun est un combattant. Ils ne se contentent pas de cibler tous les citoyens, ils n'épargnent personne, personne n'est à l'abri de leurs actes meurtriers et de leur malveillance.

Ils utilisent également les civils comme boucliers humains, en s'implantant délibérément dans des endroits tels que les hôpitaux, les écoles, les quartiers résidentiels et les installations des Nations unies.  C'est de là qu'ils lancent leurs roquettes, et ce, à une échelle massive, avec des milliers de projectiles. Il est possible que nous ayons une alerte en ce moment même. Ces individus ciblent directement nos villes de manière constante, en tirant des milliers et des milliers de roquettes. Imaginez cela sur Barcelone, Madrid, Bruxelles, Anvers, ou dans n'importe quelle ville européenne. C'est un défi colossal pour Israël qui est un petit pays.

Ils prennent délibérément pour cible des civils et se cachent derrière eux et les utilisent comme boucliers humains. C'est un crime de guerre.

Que doit faire une démocratie attachée aux principes humanitaires et aux lois de la guerre ? Les règles de la guerre accordent-elles une exemption à de tels criminels ? La réponse est non. Elles stipulent qu'il faut déployer tous les efforts possibles pour cibler spécifiquement les terroristes et minimiser les pertes civiles.

Cependant, si, en tant que démocraties, nous acceptons de ne jamais intervenir sous prétexte que des civils sont tragiquement tués, alors c’est que nous avons déjà échoué. Nous avons perdu avant même de commencer.  L'Espagne a perdu, la Belgique a perdu, et cette menace risque de se propager rapidement. Vous en serez témoins très bientôt. L'Axe de la terreur ne s'arrêtera pas. S'ils remportent la victoire ici, leur intention est d'étendre leur influence au Moyen-Orient, puis de s'étendre vers l'Europe, puis ailleurs.

Si vous pensez que j'exagère, je vous assure que ce n'est pas le cas. C'est ici que le tournant de l'histoire est en train de se jouer. Vont-ils s'arrêter ici ? Ou bien viendront-ils jusqu'à vous ? Comment les stopper ? Que faut-il faire ? Qu'ont fait les pays occidentaux, qu'ont fait les démocraties lorsque les terroristes s'installent au milieu des civils ?

Permettez-moi de préciser d'emblée que chaque décès de civil est une tragédie, quel qu'il soit. Pour les éviter, la première mesure consiste à tenter de mettre les civils hors de danger. C'est exactement ce que nous avons entrepris. Nous avons lancé des demandes, des appels, distribué des tracts et contacté les civils dans les zones où nous avions l'intention de frapper les terroristes du Hamas. Nous leur avons explicitement demandé de se retirer. Cependant, lorsque certains ont essayé de partir, le Hamas les a menacés de rester, démontrant ainsi son insouciance quant à la vie de ses propres civils.

Il s'agit d'un culte messianique de la mort qui se cache dans les bunkers. Comme l'a déclaré l'un de leurs porte-parole : le sous-sol appartient au Hamas ; l'extérieur, donc les civils, c'est le problème d'Israël et de l'ONU. Pas leur problème. Au contraire, c'est leur bouclier. Alors, que faire ?

Nous avons sollicité leur départ. Le Hamas a tenté de les en empêcher. Heureusement, beaucoup ont réussi à partir. Nous avons établi un couloir de sécurité du nord de Gaza, où nous concentrons nos opérations contre les terroristes, jusqu'au sud. Dans le sud, nous avons instauré une zone de sécurité et un couloir de sécurité vers cette région. Le Hamas a ouvert le feu sur le couloir de sécurité, cherchant à piéger les gens. Malgré cela, ils ont continué à quitter la zone.

Je suis ravi de signaler une réduction du nombre de victimes civiles, ce qui constitue notre objectif principal. . Idéalement, notre but est d'éviter tout décès civil. Cette amélioration est largement attribuable à l'action sur le terrain, qui a contribué à sensibiliser la population civile du sud aux avertissements que nous émettons. Lorsqu'ils se dirigent vers le sud, nous fournissons une assistance humanitaire. En ce moment, environ 150 camions pénètrent dans la région, et ce nombre devrait atteindre 200 ou plus, transportant des provisions telles que de la nourriture, des médicaments et de l'eau. Cependant, je n'ai pas encore constaté l'effort que j'espérais de la part des Nations unies et des agences internationales en termes de construction d'abris. Avec l'approche de l'hiver, il serait judicieux de construire des dizaines de milliers de tentes dans la zone de sécurité de l’ONU adjacente. Cela est tout à fait possible, car ils n'entrent pas dans cette zone, une situation qui me semble choquante. J'ai proposé de fournir de nombreuses petites zones pour la construction d'abris, mais pour l'instant, ils ne créent que de petites zones de sécurité pour protéger la population des dangers.

Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour mettre la population hors d'état de nuire. Le Hamas fait tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir cette population en danger. Tels sont les faits. 

Je vais vous donner un exemple : Hitler, les premiers nazis, ont d’abord envahi l'Europe pour ensuite commettre des horreurs à grande échelle. 

D'ailleurs, ces tueurs feraient exactement ce qu'a fait Hitler s'ils en avaient la possibilité. La différence réside uniquement dans la capacité, pas dans l'intention ni dans la sauvagerie. Hitler envahit l'Europe, perpétra ces atrocités horribles, dont l'Holocauste, etc. Et ainsi de suite. Les Alliés envahissent l'Europe, débarquent en Normandie. L'armée allemande est présente dans les villes, comme en témoignent les images que vous avez vues. Les Alliés se retrouvent face à un dilemme : "Non, nous ne pouvons rien faire. Nous ne pouvons pas ouvrir le feu”, simplement parce qu'ils sont au milieu de civils ? Bien sûr que non. Ils cherchent à faire précisément ce que nous faisons : tenter de minimiser les pertes civiles. Ainsi, ils traversent les villes de France et d'Allemagne, mais malheureusement, il y a beaucoup, beaucoup de victimes civiles.

Je ne peux qu'imaginer comment l'histoire aurait évolué si des manifestations et des protestations à l'ouest avaient condamné les Alliés pour les victimes civiles, y compris les civils allemands. Je suis certain que cela aurait profondément modifié le cours de l'histoire. Cependant, nous sommes aujourd'hui les Alliés, aux côtés des Arabes modérés, des États-Unis et de l'Europe. Nous formons une alliance, tandis que nos adversaires adoptent des tactiques semblables à celles des nazis. Israël ne peut être soumis à une norme à laquelle personne d'autre n'est assujetti. Nous sommes engagés dans la lutte contre le terrorisme, et c'est notre devoir.

Nous sommes en parfaite conformité avec le droit international. Je pense qu'à bien des égards, nous établissons une norme différente. Nous cherchons à minimiser les pertes civiles, alors que le Hamas cherche à les maximiser. Je vous invite vivement à faire cette distinction, non seulement parce que c'est juste et équitable, mais aussi parce que vos sociétés sont en jeu. C'est à vous de jouer.  

Il s'agit d'une bataille cruciale pour la préservation de la civilisation, et nous devons la remporter. Cette victoire est impérative, car nous n'avons tout simplement pas d'autre choix. Notre avenir dépend de notre capacité à réussir dans cette entreprise. Le Hamas a clairement déclaré son intention de recommencer, encore et encore. Par conséquent, nous devons l'éradiquer, tout comme on ne pouvait pas tolérer une présence nazie persistante en Allemagne. Cette éradication ne se limite pas à la Gaza, mais revêt des implications bien plus vastes. Nous devons nous unir pour veiller à ce que de tels actes de barbarie ne se reproduisent jamais.

Je vous remercie.”