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Le retour de Donald Trump : continuité ou changement avec la RPDC ?
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First Published in: Nov.19,2024
Dec.16, 2024
Les administrations américaines qui se sont succédées les unes après les autres, ont toutes, à l'exception de brefs d'épisodes plus ou moins calmes, exigé avec insistance que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) abandonne son programme nucléaire. De plus, elles ont employé les grands moyens pour déstabiliser le système politique et économique de la RPDC.
En parallèle, les dirigeants de la RPDC, les uns après les autres, eux, ont continué d'améliorer leurs capacités défensives jusqu'à ce qu' ils parviennent à développer leur moyen de dissuasion de prédilection : les armes nucléaires et leurs vecteurs, qui sont gage de survie.
Cette situation persiste et a connu un grand tournant, lorsque lors de son mandat précédent, Donald Trump a changé de façon surprenante la politique américaine vis-à-vis de la RPDC. En effet, il a dénoué, bien que temporairement et sans obtenir les résultats escomptés, le « nœud gordien coréen ». Aussi, plusieurs actions ont été menées en 2018 et 2019 (Singapour, Hanoï et Panmunjom) avec Kim Jong Un, chef d'un État qui avait pourtant au fil des années entretenu des rapports grandement hostiles avec les États-Unis.
Le monde a été témoin d’une évolution quant aux relations entre les deux leaders. En effet, ils ont commencé par échanger des insultes – Trump qualifiant Kim de « petit homme-fusée » et Kim, lui, qualifiant Trump de « vieil homme sénile » – et proferer des menaces - Trump promettant « feu et fureur » si le leader nord-coréen poursuivait ses tests missiles. Pour finalement devenir des « amis épistolaires » et organiser trois sommets sans précédent.
Aucun président des États-Unis n’a géré ses relations avec la RPDC comme l’a fait Donald Trump, et aucun dirigeant nord-coréen dans l’histoire n’a réussi à se retrouver face à face, sur un pied d’égalité, avec un dirigeant américain dans l’exercice de ses fonctions comme Kim Jong Un, ce qui lui a conféré un prestige sans précédent sur la scène mondiale.
En raison de son ambiguïté stratégique, l’administration Biden n’a pas progressé d’un point de vue diplomatique avec Pyongyang. Bien qu’il se soit engagé au début de son mandat à la mise en oeuvre d'une « nouvelle stratégie vis-à-vis de la Corée du Nord », ses actions au cours des quatre dernières années n'ont fait que promouvoir des sanctions au Conseil de sécurité qui se sont heurtées de manière retentissante au veto de la Russie. la dissolution du groupe d'experts de la RPDC du Comité des sanctions et observer l'augmentation exponentielle de son arsenal de missiles balistiques intercontinentaux hypersoniques à courte portée qui pourraient transporter des ogives nucléaires contre le continent américain et les bases militaires américaines dans la région. En outre, la RPDC a repris l'enrichissement de l'uranium et rouvert son centre d'essais nucléaires. En bref, Biden n’a pas réussi à inciter la RPDC à reprendre les négociations, et encore moins à contenir le pays.
Il convient donc de se poser la question suivante : le retour de Trump à la Maison Blanche marquera-t-il une continuité ou un changement par rapport à son mandat précédent ?
Une analyse de la position future que l’administration Trump aura vis-à-vis de la RPDC devra tenir compte du fait que, depuis son précédent mandat, les circonstances ont radicalement changé.
1) Les programmes nucléaire et de missiles de la RPDC ont réalisé de nouvelles et significatives avancées. En parallèle, sa politique étrangère a dû se réorienter en raison de la méfiance croissante de Pyongyang à l’égard de Washington.
2) La RPDC, sur ordre de son dirigeant, a rompu tous les liens et symboles de ses relations avec la Corée du Sud, qu'elle qualifie d'« ennemi principal et immuable », et comme elle n'a pas l'intention d'éviter la guerre, elle a donné l’ordre aux forces armées populaires d’accélérer leurs préparatifs pour « occuper, soumettre et reconquérir complètement » la Corée du Sud, en réponse à l'attitude conflictuelle et aux liens militaires et de renseignement de plus en plus étroits entre Washington et Séoul.
3) Les liens se sont resserrés entre Pyongyang et Moscou. Les deux sommets où Kim Jong et Vladimir Poutine se sont rencontrés et le fait que Kim ait décrit Poutine comme son « camarade le plus proche » montrent le très haut niveau de compréhension et d’engagement entre les deux parties. Cela se reflète dans le soutien inébranlable de la RPDC en faveur de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine et la signature d'un traité de partenariat stratégique global, ratifié par les deux législatures, qui inclut la clause « d'assistance militaire mutuelle ». De plus, la Russie soutient la RPDC d’un point de vue diplomatique et économique, s'opposant à des sanctions multilatérales et unilatérales, et en élargissant le champ de ses exportations, notamment en termes de pétrole, de matières premières et de produits alimentaires, mais ainsi qu’en apportant son assistance dans divers domaines.
4) Un axe anti-américain et anti-occidental émerge entre la Chine, la Russie, la RPDC et l’Iran, qui devient si important que Washington et ses alliés le décrivent comme le « nouvel axe du mal ». Dans cette interconnexion, la RPDC dispose de grands avantages dans trois dimensions stratégiques : économique, militaire et diplomatique.
Au moins ces quatre facteurs auront un impact notable sur la décision de Donald Trump quant à revenir ou non à des rapports diplomatiques avec Kim Jong Un, la volonté de Trump à les renouveler restant un mystère. Cependant, si Trump tente bien de les renouveler, on ne sait pas quelle sera la réponse de Kim Jong Un, qui est nettement plus décisif et plus puissant d’un point de vue militaire aux yeux de Washington, et qui ne semble pas disposé à renouveler ses offres concernant une possible dénucléarisation.
Lors de la Convention nationale républicaine à Milwaukee en juillet 2024, Trump a déclaré avec humour que Kim Jong Un « lui avait manqué », que les deux s'entendaient « très bien », qu’il manquait au dirigeant nord-coreen, que ce dernier souhaitait qu’il « revienne à la Maison Blanche » et que « c'est bien de s'entendre avec quelqu'un qui possède beaucoup d'armes nucléaires ». Suite aux propos tenus par Trump, les médias de la RPDC ont répondus qu' ils se fichent de savoir qui présidera à la Maison Blanche. Cela suggère que la position officielle de Pyongyang est que, quoi qu’il arrive, elle n’abandonnera pas sa stratégie de dissuasion nucléaire.
Compte tenu des changements flagrants qui ont eu lieu au sein du paysage géopolitique et géostratégique, comparé à 2018-2019, tout type de négociation visant à trouver des compromis entre les parties sur la dénucléarisation de la RPDC sera encore plus difficile.
Trump pourrait chercher des approches alternatives pour encourager la RPDC à geler ses essais nucléaires et de missiles, mais il devra bien réfléchir aux diverses options et éventualités. Parmis celles-ci on trouve : Quelle partie devrait faire le premier pas vers un compromis ? Est-il nécessaire de montrer les dents pour pouvoir influencer les autres ? Trump devrait-il s’en tenir à l'objectif d'une dénucléarisation complète ? Et la possible mise en place de gestes unilatéraux de conciliation (Chad O'Carroll et Shreyas Reddy, 2024).
Donald Trump est imprévisible, égocentrique, il est amateur de spectacle diplomatique, avec un penchant pour la téléréalité. Cela étant dit, il pourrait être tenté de remettre en place la diplomatie, en envisageant l'absence éventuelle de John Bolton, qui, avec Michael Pompeo, a conduit le sommet de Hanoï à l'échec.
Beaucoup sont d’accord avec ce que Moon Chung In, professeur émérite à l’Université Yonsei et ancien conseiller spécial pour les affaires étrangères et la sécurité nationale sous le précédent gouvernement coréen avec Moon Jae In, a admis : « Il est possible que, lors de son deuxième mandat, Trump ait pour priorité de renforcer son héritage politique. Sa politique étrangère serait grandement influencée par les médias et son ego personnel, Trump se souciant de comment l’histoire se souviendra de lui. Conclure un grand accord avec Pyongyang et contribuer à la paix dans la péninsule coréenne pourrait permettre à Trump de réaliser cette ambition, ce qui pourrait lui valoir une nomination pour le prix Nobel de la paix. Bien que résoudre le problème de la guerre en Ukraine ou de la crise de Gaza pourrait également améliorer ses chances de remporter le prix Nobel, les négociations avec Kim Jong Un constitueront probablement un projet clé pour Trump. Ainsi, Trump pourrait dialoguer de façon active avec le dirigeant nord-coréen et pourrait même envisager une visite à Pyongyang dans le cadre d’un sommet, durant lequel il pourrait faire de surprenantes offres. Cependant, le succès de ces efforts dépendra de la réponse de Kim » (Lee Hyo Jin, 2024).
Il est nécessaire d’imaginer quelques possibles scénarios :
1) L'amitié personnelle que les deux leaders partagent pourrait influencer et encourager Kim Jong Un à dialoguer avec Trump, tournant ainsi la page de l'échec de Hanoï et minimisant la méfiance de la RPDC à l'égard des États-Unis.
2) L'administration de Trump reconnaît la RPDC comme puissance nucléaire de facto et allège les sanctions pour faciliter une avancée vers une normalisation partielle des relations.
3) Les États-Unis exigent avec force une dénucléarisation et menacent de mettre en place des sanctions supplémentaires, entraînant alors une intensification des tensions.
Compte tenu du caractère volatile de Trump et de la nature imprévisible des dirigeants de la RPDC, actuellement, rien ne permet de déterminer quel scénario est le plus probable.
L'équipe de campagne de Trump n’a pas précisé si celui-ci chercherait à rencontrer de nouveau Kim Jong Un, mais les déclarations de Trump avant sa victoire suggèrent qu’il pourrait chercher à relancer les pourparlers le plus rapidement possible. Pour le moment, il est impossible de prédire quelle feuille de route Trump mettra en œuvre, car ses opinions pendant la campagne pourraient différer des décisions qu’il prendra officiellement lorsqu’il sera au pouvoir. Il est inutile de se demander si l’attitude de Trump lors de son second mandat sera identique à celle qu’il avait adoptée au cours de son précédent mandat.
Il convient de brièvement s'intéresser au secrétaire d'État nommé, Marcos Rubio. En tant que fervent anti-communiste, il est l’un des promoteurs de l’appelation « axe du mal » qui considère la Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord comme un bloc unique contre les États-Unis et qui a encouragé la mise en oeuvre d’actions et de plans concrets contre ces derniers états. Il faut s'attendre, dans un premier temps, à ce qu'il s'oppose à tout engagement avec la RPDC de la nouvelle administration Trump.
Comme l'ont fait à l'époque John Bolton et Michael Pompeo, Rubio pourrait tenter de réduire la capacité de manœuvre de Donald Trump avec Kim Jong Un, mais il est possible que le caractère imposant et autoritaire du prochain président américain qui, malgré de précédents désaccords, a quand même nommé Rubio, amènera ce dernier à s'aligner sur les décisions de Trump ou, sinon, à subir le même sort que Rex Tillerson et John Bolton, qui avaient été à l'époque congédiés via Twitter.
Quant à la Corée du Sud, il convient de préciser que les questions majeures en termes de politique étrangère du nouveau gouvernement de Donald Trump seront les relations avec l'Union européenne, les conflits au Moyen-Orient, la guerre en Ukraine, le conflit entre la Chine et Taiwan et les relations avec la RPDC. C'est précisément ce dernier point qui inquiète le plus les Sud-Coréens, puisque leur sécurité dépend en grande partie de la présence des troupes américaines sur le territoire coréen et du soutien de Washington en faveur de la Corée du Sud à défendre celle-ci contre la « menace nord-coréenne » imminente.
Le gouvernement conservateur de Yoon Suk Yeol a fait une nette différence avec son prédécesseur Moon Jae In, en renforçant considérablement son alliance avec les États-Unis, porté par son animosité croissante envers la RPDC et sa position pro-américaine. Il est peu probable qu’une telle situation encourage Trump à engager des négociations avec Kim Jong Un, sans une orientation claire de Pyongyang vers la dénucléarisation, ce qui est probable puisque tout indique que Pyongyang ne fera pas de concessions significatives en matière de dénucléarisation et montre une nette aversion envers la République de Corée.
Après la victoire de Donald Trump, le président sud-coréen a eu un entretien téléphonique avec lui pour lui transmettre ses félicitations et s'empresser d'exprimer son souhait que l'alliance se poursuive sous sa direction. Bien que les deux parties aient convenu de tenir un sommet le plus tôt possible, la question de la RPDC, déjà abordée lors de ce premier dialogue, sera une nouvelle fois traitée.
Trump prévoit la collaboration de son gouvernement avec la Corée du Sud sur plusieurs questions bilatérales, mais l'un des aspects clés sera la contribution de la Corée du Sud à Washington avec l'hébergement de bases américaines sur son territoire. Rappelons que lors du premier mandat de Donald Trump, cela avait été un sujet de discorde au sein de ses relations militaires.
Il convient de mentionner qu'en raison de l'approche de nature transactionnelle de Donald Trump vis-à-vis des relations internationales, de la perception de ce dernier selon laquelle de nombreux alliés des États-Unis « profitent » de leur puissance militaire et, de la pression que Trump a exercé sur Séoul lorsqu'il était président, la victoire de Trump met en avant la sécurité nationale contre la RPDC. Aussi, nombreux sont ceux qui craignent que le retour de Trump à la Maison Blanche puisse signifier que Washington ne sera plus un partenaire fiable, ce qui rendrait alors nécessaire pour la Corée du Sud de disposer de son propre arsenal nucléaire.
Han Dong Hoon, chef du Parti du pouvoir du peuple qui est actuellement au pouvoir, a déclaré, lors d'un séminaire organisé pour débattre de l'avenir de la politique nucléaire sud-coréenne, que la victoire de Trump avait des aspects positifs. « Acquérir un potentiel nucléaire – c’est-à-dire avoir le droit d’enrichir et de retraiter l’uranium – n’équivaut pas en soi à la possession d’armes nucléaires », a-t-il déclaré, selon le Korea Herald . « Mais nous pourrions passer à cette phase à tout moment si la Corée du Nord intensifie ses menaces nucléaires », a-t-il ajouté. « Je pense qu’au vu du contexte actuel - des dynamiques de pouvoir et de hiérarchie mondiales changeantes - nous devrions nous préparer à un tel scénario. » Pendant ce temps, le général d’armée à la retraite Han Ki Ho est allé plus loin et a suggéré que la Corée du Sud n’avait plus le choix. « Les armes nucléaires pourraient être la seule voie qui reste pour la survie de la Corée du Sud », a-t-il déclaré (Julian Ryall, 2024).
Cependant, la question de savoir si la République de Corée acquerra ou non des armes nucléaires dépendra de la manière dont l'administration Trump abordera le sujet de l'alliance et des relations avec la RPDC. En effet, si l'administration abandonne ou limite la « dissuasion prolongée » et si elle poursuit ou non un accord avec Pyongyang qui permettrait de mettre un terme au développement de missiles à longue portée nord-coréens qui pourraient atteindre le continent américain en échange de reconnaître la RPDC comme puissance nucléaire de facto. Ce type d’accord concernerait Séoul, située à 48 kilomètres de la frontière et donc à portée des missiles nord-coréens à courte portée.
Nous sommes confrontés à une situation incertaine, et donc expectative, où les conjectures quant à la position de Donald Trump sur la RPDC restent incertaines.
Que la dénucléarisation de la RPDC soit une priorité ou pas pour l’administration Trump dépend de la forme et des méthodes avec lesquelles le président et son équipe feront face à un scénario qui devient aujourd’hui extrêmement complexe. La RPDC, en termes de performance économique et de potentiel de défense nationale, n'est plus la même, Kim Jong Un a amélioré ses capacités de dissuasion militaire et a élargi sa marge de manœuvre diplomatique. Qui plus est, étant un atout fiable pour Moscou et gérant avec diplomatie ses relations avec Pékin, il a renforcé sa position vis-à vis des Etats-Unis.
Trump devra faire face à ces réalités. Quand bien même il compterait prioriser l’ecritude de son héritage politique, il lui sera nécessaire de reformuler sa politique vis-à-vis de la RPDC, en tenant compte du fait que la RPDC n'est plus ce qu’elle était, que ses principaux rivaux (la Russie et la Chine) sont précisément les pays les plus proches de la RPDC, et que la Corée du Nord n’est plus ce qu’elle était aussi bien d’un point de vue militaire que socio-économique comparée à 2018-2019 - lorsque Trump avait entamé des pourparlers avec Kim Jong Un.
Références bibliographiques :
- Simone McCarthy (2024) Trump claims Kim Jong Un “isses him. But he faces a very different North Korea leader this time around. Disponible : https://www.cnn.com/2024/11/08/asia/trump-kim-jong-un-north-korea-intl-hnk/index.html
- Keith Johnson (2024) Could Trump Rekindle Diplomacy With North Korea? Disponible : https://foreignpolicy.com/2024/11/13/trump-north-korea-diplomacy-putin-russia/
- Joel S. Wit (2024) Blame Donald Trump for North Korea´s sable-rattling. Disponible : https://www.aspistrategist.org.au/blame-donald-trump-for-north-koreas-sabre-rattling/
- Rubén Criado (2024) Así afecta la victoria de Trump a Corea del Norte. Disponible : https://as.com/actualidad/politica/asi-afecta-la-victoria-de-trump-a-corea-del-norte-n/
- Josh Smith (2024) Donald Trump se enfrenta a un Kim Jong Un envalentonado, cercano a Rusia y con un arsenal de misiles más grande. Disponible : https://www.infobae.com/america/mundo/2024/11/07/donald-trump-se-enfrentara-a-un-kim-jong-un-envalentonado-cercano-a-rusia-y-con-un-arsenal-de-misiles-mas-grande/
- Julian Ryall (2024) Regreso de Trump atiza debate nuclear en Corea del Sur. Disponible : https://amp.dw.com/es/el-regreso-de-trump-atiza-el-debate-nuclear-en-corea-del-sur/a70798786#amp_tf=De%20%251%24s&aoh=17317231276140&csi=1&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com
- Chad O´Carrol y Shreyas Reddy (2024) Why North Korean denuclearization will likely take backseat in second Trump term | NK Disponible : https://www.nknews.org/2024/11/why-north-korean-denuclearization-will-likely-take-backseat-in-second-trump-term/
- Miguel Jiménez (2024) Donald Trump planea elegir a marcos Rubio como secretario de Estado. Disponible : https://elpais.com/internacional/elecciones-usa/2024-11-12/donald-trump-elige-a-marco-rubio-como-secretario-de-estado.html?outputType=amp#amp_tf=De%20%251%24s&aoh=17317890370552&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com
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Docteur en sciences économiques de l'Université de La Havane et chercheur principal au Centre de recherche en politiques internationales (CIPI).
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