Subscribe to our weekly newsletters for free

Subscribe to an email

If you want to subscribe to World & New World Newsletter, please enter
your e-mail

Energy & Economics

Les fruits des tarifs douaniers de Trump : Des liens plus étroits entre le Canada et la Chine

Drapeau canadien et chinois. Drapeau du Canada et de la Chine.

Image Source : Shutterstock

by Dean Baker

First Published in: Apr.01,2025

Apr.07, 2025

Donald Trump semblant déterminé à pousser l'économie américaine sur la voie de l'autarcie, nos principaux partenaires commerciaux devront prendre d'autres dispositions. C'est notamment le cas du Canada, dont l'économie est étroitement liée à celle des États-Unis.

 

 

À ce stade, Mark Carney, le nouveau Premier ministre du pays, sait qu'il n'y a guère de possibilité de traiter avec Trump de façon rationnelle. Trump a des griefs étranges et totalement imaginaires contre le Canada. Sa principale plainte semble être que les États-Unis accusent un déficit commercial de 200 milliards de dollars avec le Canada, ce qui, selon Trump, revient à dire que le Canada arnaque les États-Unis.

 

 

Il est difficile de croire que quelqu'un puisse dire que vendre des produits à un client consentant et bien informé, c'est l'arnaquer. On peut supposer que nous achetons des produits au Canada parce qu'ils sont moins chers que ceux que nous produisons nous-mêmes ou que nous pourrions acheter à d'autres pays.

 

 

Par ailleurs, le déficit est entièrement dû à l'achat de pétrole au Canada, ce que Trump a cherché à promouvoir au cours de son premier mandat. Si l'on exclut le pétrole, notre commerce est pratiquement équilibré. En fait, les allégations d'iniquité se fondent sur un traité que Trump a lui-même négocié au cours de son premier mandat.

 

 

Trump n'arrive même pas à donner des chiffres exacts. Au lieu d'atteindre 200 milliards de dollars, notre déficit commercial représente moins d'un tiers de cette somme, soit un peu plus de 60 milliards de dollars.

 

 

La folie erratique de Trump rend la perspective d'un accord réel et durable très faible. Carney doit chercher à conclure des accords commerciaux plus solides avec des partenaires plus stables. L'Europe et l'Amérique latine font clairement partie de cette histoire, mais la Chine doit également en faire partie, en tant que première économie mondiale.

 

 

Le commerce avec la Chine offre des possibilités de gains importants, en particulier dans le secteur de l'automobile, qui était jusqu'à présent étroitement lié aux États-Unis et au Mexique. Carney doit partir du principe que ces liens pourraient être rompus dans un avenir indéterminé.

 

 

À cet égard, les énormes progrès réalisés par la Chine dans le développement des véhicules électriques offrent une grande opportunité au Canada. La Chine vend désormais des véhicules électriques de haute qualité et à bas prix. Elle a également développé la technologie des batteries au point qu'une batterie peut être complètement rechargée en six minutes, ce qui ne diffère pas grandement du temps qu'il faut pour faire le plein d'un réservoir d'essence.

 

 

Le Canada peut en principe négocier des accords commerciaux avec la Chine en ouvrant partiellement son marché à ses VE, en échange d'un engagement de transfert de technologie. L'objectif serait que, dans quelques années, les fabricants canadiens adoptent les dernières technologies chinoises et fournissent eux-mêmes une grande partie du marché.

 

 

Le Canada ayant une législation du travail plus favorable aux syndicats que les États-Unis, ils peuvent structurer leur accord de manière à ce que les emplois en usine soient en grande partie des emplois syndiqués bien rémunérés. Ce serait bon pour l'environnement, bon pour les travailleurs et les consommateurs canadiens, et bon pour l'économie canadienne, car cela impliquerait que les acheteurs de voitures auraient beaucoup plus d'argent à dépenser pour d'autres produits ou à épargner.

 

 

Cela créerait également un grand contraste avec les États-Unis, où Trump est déterminé à pousser le pays à construire et acheter des voitures qui reposent sur des moteurs à combustion interne (IC) démodés. Alors que les Canadiens achètent des VE de haute qualité, les Américains achèteront des voitures à moteur à combustion interne deux, voire trois fois plus chères. De plus, alors que nous payons 40 à 60 dollars pour remplir nos réservoirs toutes les deux semaines, les Canadiens pourront faire le plein de leurs véhicules pour dix ou quinze dollars par plein.

 

 

Le passage aux VE signifiera également que Trump aura imposé un coût permanent à l'industrie automobile américaine, même s'il finit par apprendre un peu d'économie et découvre que ses droits de douane n'étaient pas une bonne idée. Si le Canada développe une industrie des VE dynamique, il ne reviendra pas à la structure de production intégrée avec les États-Unis qu'il avait avec les producteurs de véhicules à moteur à combustion interne avant cette guerre commerciale.

 

 

Trump ne parviendra pas à convaincre les Canadiens d'acheter des véhicules thermiques plus chers. La seule façon pour l'industrie automobile américaine d'aller de l'avant, si nous revenons à des échanges commerciaux plus normaux avec le Canada, sera de redoubler d'efforts pour développer elle-même des VE.

 

 

Le Canada devra évidemment faire face à de nombreux autres problèmes lorsqu'il tentera de mettre fin à des décennies d'intégration économique avec les États-Unis, mais collaborer avec la Chine pour adopter la technologie des VE devrait être une évidence. Sur ce point-là, Trump a peut-être fait une grande faveur au Canada.

 

 

* L’auteur est Américain.

First published in :

Center for Economic and Policy Reseach (CEPR)

바로가기
저자이미지

Dean Baker

Dean Baker a cofondé le CEPR en 1999. Ses domaines de recherche comprennent le logement et la macroéconomie, la propriété intellectuelle, la sécurité sociale, l'assurance-maladie et les marchés du travail européens. Son blog, Beat the Press, commente l'information économique. Ses analyses ont été publiées dans de nombreuses publications majeures, notamment The Atlantic, The Washington Post, le Financial Times (Londres) et le New York Daily News. Dean est titulaire d'un baccalauréat du Swarthmore College et d'un doctorat en économie de l'Université du Michigan.

 

Dead a écrit plusieurs livres et articles. Il a auparavant travaillé comme économiste principal à l’Economic Policy Institute et professeur adjoint à l’Université Bucknell. Il a également travaillé comme consultant pour la Banque mondiale, le Comité économique conjoint du Congrès américain et le Conseil consultatif des syndicats de l’OCDE. Il est l'auteur du commentaire hebdomadaire en ligne sur l'information économique, l'Economic Reporting Review, de 1996 à 2006.

Thanks for Reading the Journal

Unlock articles by signing up or logging in.

Become a member for unrestricted reading!